je choisis ma feuille de papier soigneusement, de préférence lisse, presque glacée, pour que mon bec de plume y trouve son compte sans ambages. Je la scrute et la fais glisser entre mes doigts. Elle est parfaite.

La remplir complètement d'un bord à l'autre ou pas. La ligner comme les écoliers afin que mes mots dansent en droite ligne. C'est selon.

S'assurer de la stabilité et du confort du poignet.  Je m´élance, ma plume plonge dans l'encrier, se pose délicatement

et au moment d'amorcer le jambage du L une pluie de gouttelettes bleues maculent la blancheur du papier, l'espace d'un instant j'en oubliais ma main gauche.

Je monte à gauche de la rue montante et redescends à gauche de la rue descendante. Et pourtant bien que ce soit le côté gauche de la rue, on ne passe pas au même endroit. Et même histoire pour le côté droite.

Quand on renseigne un passant mieux vaut l'accompagner pour être certain qu'il considère le côté gauche ou droite de la même façon que vous.et si la rue est plane, les termes amont ou aval, ou encore côté mer ou lac et côté montagne s'appliquent.

Bien sûr, on pourrait décrire le côté baigné de soleil ou celui plongé dans l'ombre.

Cela dépend de notre état d'esprit au moment de l'écriture. Le mien est chauffé par le soleil d'un après midi montagnard en février.